Lesly Bengaber apporte 5,2 pts, 4 rbds et 2,4 passes en 20 minutes, mais aussi plein de choses qu'on ne voit pas (photo Jean-Marie Thuillier)

 

Champion de France de Pro B en titre avec Antibes, Lesly Bengaber disputera tout à l'heure son quinzième match de la saison, le dixième avec l'ALM, qu'il a rejoint le 12 février en tant que pigiste médical de Lahaou Konaté, après une première pige en octobre à Poitiers. Pour l'heure en déficit de victoires avec l'équipe euroise (4, contre 5 défaites), le Guadeloupéen de 34 ans espère profiter de la venue de Fos-sur-Mer pour rééquilibrer son bilan comptable, son bilan général étant à l'inverse plus positif que négatif.

Ce qu'on peut dire de sa pige 

Qu'elle correspond tout à fait à ce que l'on imaginait. Statistiquement, Bengaber est d'abord un joueur capable de noircir toutes les cases (5,2 pts, 4 rbds, 2,4 passes, 8 d'évaluation en 20 minutes). Rapportée au temps de jeu de Konaté (27 mn), son évaluation est même supérieure à celle de celui qu'il remplace (10,8 contre 10,3). Le natif des Abymes apporte plus de rebonds et de passes mais moins de points. C'est la seule ombre au tableau : sur les quatre dernières journées, Bengaber a rendu trois copies blanches au scoring (0/4, 0/0 et 0/4). Mais l'ailier aux 86 matches en Pro A a aussi démontré qu'il pouvait avoir la main chaude certains soirs (14 pts à Boulogne, 22 à Hyères/Toulon). Sa connaissance du jeu et son expérience ont déjà été profitables à l'ALM, et le seront d'autant plus en cette dernière ligne droite, comme pourrait l'être son flegme au lancer (12/14). Hors terrain, celui pour qui Rémy Valin a toujours eu un faible, sociable au possible, s'est fondu dans le moule ébroïcien à vitesse grand V. Sa maîtrise parfaite de l'anglais en fait notamment un compère privilégié des « outre-Atlantique » du groupe. A l'entraînement, il n'est pas rare non plus de le voir remotiver les troupes lorsque l'intensité ou l'application ont tendance à fléchir. Tout ce qui fait, en somme, qu'on l'ait qualifié de « pigiste idéal » dès son arrivée.

Ce que Valin pense de sa pige 

« Elle est très bonne. Il apporte ce qu'on connaît de lui : de l'expérience, de l'énergie, de la défense, des rebonds. Il est un peu up and down offensivement, mais globalement, il apporte ce dont l'équipe a besoin à l'instant T. Il a forcément connu un contrecoup physique du fait de ne pas avoir eu de compétition pendant trois-quatre mois. De par son expérience, c'est un joueur qui connaît la musique. C'est important dans un groupe jeune comme le nôtre. Rien qu'en paroles, il est précieux. Quand il aura un peu plus de repères encore et qu'il sera mieux physiquement, il pourra peut-être peser un peu plus au scoring. Mais même sans cela, notre moyenne de points n'a pas baissé. D'autres ont pris des responsabilités. B.A. (Walker) tourne à 17 points depuis un mois, Samme (Givens) est bien depuis quelques matches, Pierre (Drouault) a aussi sorti quelques grosses perfs. Ce qui est bien avec un joueur comme Lesly, c'est qu'il ne force pas les choses. Quand il sent que les événements ne tournent pas en sa faveur, il se met au service du collectif plutôt que de s'entêter. » 

Ce qu'il pense de sa pige 

« Ça se passe bien, même si j'aurais préféré avoir quelques victoires de plus. Je pense à Boulogne (94-96), Hyères (82-85) et Denain (80-85). Avec deux victoires en plus, ça changerait toute la donne au classement. Pour le reste, je suis satisfait. Je joue à mon poste, alors que je jouais surtout meneur à Poitiers. Les systèmes me conviennent, j'ai intégré un super groupe, je suis épanoui. Oui, j'ai eu un coup de mou physique, c'est pour ça que Rémy m'a économisé sur certains matches, mais ça va beaucoup mieux. Même si je ne marque pas, je sais que je peux apporter autre chose, du rebond, de la passe, de la défense. Je veux bien marquer 2 points par match et qu'on finisse champions. Je pense qu'il y a un vrai coup à jouer dans ce championnat. Ça ne dépend que de nous. Si on met l'intensité et la vitesse qu'on a mises face au Portel (70-60, samedi dernier), on peut espérer voir l'ALM se hisser en finale. On n'a peut-être pas l'expérience de certaines équipes, mais on a la jeunesse, la fougue. Sur le jeu de transition, des garçons comme Bryan (Pamba) et Pierre-Etienne (Drouault) sont quasiment inarrêtables. Je pense que la philosophie de Rémy, faire jouer tout le monde 20 minutes, va payer. Certains joueurs vont finir cette saison cramés, alors que nous, on aura encore des cannes. Si on imprime le même rythme que face au Portel, ils ne pourront tenir que 20, 25 minutes. »